LE CAIRE

Le parfum du jasmin survole les jardins Héliopolis. Les vendeurs de roses s'installent le long de la corniche, où le soir, les amoureux se promènent main dans la main. La nuit est tiède, chargée de l'odeur des chichas.

Sur les terrasses, le bruit des verres qui s'entrechoquent se mêle à l'appel à la prière des muezzins et au concert incessant des klaxons.

Les soirées dans la capitale égyptienne ne s'achèvent qu'avec le lever du jour.

Si les danseuses et les chanteuses ont disparu, l'undergound a ses lieux improbables et ses clubs chics. Le Caire semble infatigable… La journée commence toujours par un brunch et la sempiternelle rediffusion de ces vieux films en noir et blanc où chante Farid El Atrache. Est-ce pour s'empêcher d'oublier le passé ? En traversant la ville, vous parcourez les millénaires, des bazars et mosquées médiévales au quartier copte, de la place Tahrir aux nécropoles antiques. Mais Le Caire n'est pas une ville nostalgique. Elle avance, tentaculaire, vers le désert.

Chaque visite offre son lot de surprises. Un quartier tout neuf a surgi, une nouvelle mode aussi, un restaurant ici, un hôtel là, et le Grand Musée égyptien est sorti de terre près des pyramides de Gizeh qui défient le temps. La circulation est toujours aussi dense, presque oppressante, et, pourtant, comme il est agréable de rouler toutes fenêtres ouvertes dans un « black and white », surnom des taxis déglingués, pour aller dîner à Maadi ou à Zamalek.

On pardonne tout au Caire, car un élément y apaise, y calme tout. C'est un fleuve qui remonte du cœur de l'Afrique, ce fleuve nourricier que l'on appelle « Nil ». Suivre ce ruban vert qui file vers le désert, c’est la promesse de découvertes inoubliables et d’un voyage au temps d’une des plus fascinantes civilisations de l’Antiquité.